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Page:Galmot - Quelle étrange histoire, 1918.djvu/25

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planches comme s’ils avaient hâte d’arriver au bastingage de tribord. Puis, ils tournent et repartent en hâte, fiévreux, vers le bastingage opposé qui les renvoie à son tour.

Voici le commandant, barbu et laid. Voici le troisième officier en tunique neuve.

Les chaises s’agitent et s’emplissent de coussins.

Les mouettes crient tout près de nous et un moineau apparaît à l’arrière, sortant de la cale, frileux et mouillé.

Le commandant crie des ordres à tue-tête, et, fatigué, siffle dans un sifflet strident.

Le Bateau ouvre des yeux nouveaux.

— D’où sortent ces cris, et pourquoi tout ce bruit ? dit le Bateau. Le sais-tu, toi qui regardes sans comprendre et à qui les nouveaux venus ne parlent pas ?… Ne vois-tu pas qu’ils te détestent… à cause d’Elle ?… Je sais qu’Elle va venir. Les hublots de sa cabine sont ouverts. La Mer lui a parlé… Je le sais.

Ne confie jamais tes secrets à la Mer : elle répète tout à haute voix…

Voici ce que je sais : le soleil l’a réveillée ce matin. Le soleil a tapissé la cabine de lumière rose. Elle s’est levée et la Mer, la voyant debout, a frappé au hublot. Alors, Elle a ouvert et elles se sont parlé :