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Page:Galmot - Quelle étrange histoire, 1918.djvu/83

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XXVI


Les hurlements du Vent… La Mer en furie se dresse en cascades d’écume… Le vieux Navire flotte désemparé, roule et se couche… Il se cabre, il s’ébroue et demande grâce… Le Vent aboie, souffle en sirène et couvre le Bateau d’un bruit qui crépite comme la grêle.

— J’ai peur, dit le vieux Bateau, j’ai peur des Cyclones. Celui-ci passe très loin au large et cependant je tremble et mon cœur est sans souffle et sans force… »

Puis, soudain, le silence… Le Vent est passé dans un vacarme d’express sur un pont métallique. C’est maintenant le silence des nuits d’orage.

Enveloppés de gerbes d’écume qui escaladent le bastingage, nous écoutons enlacés, le dialogue du Bateau et de la Mer.

Au loin, la ligne d’ombre marque le passage du Cyclone. Le courant nous entraîne vers ce mur d’ombre derrière lequel recommence le vacarme du Vent.

Le Bateau tangue à nous donner le vertige.