XXV
Ah ! Partir, être libre… Échapper à l’étreinte de la vie monotone…
Être libre… n’avoir d’autre maître que soi et la Mer…
— Bateau, toi qui n’as pas de Patrie, regarde, je suis libre, je me fais une âme à ton image. Aucune loi ne règle ma pensée et ma vie, rien ne m’attache à ce coin du monde… Je n’ai pas de pensée, je n’ai plus que le désir de voir, demain, un autre ciel, d’autres hommes, une autre vie… »
La Mer moutonne. Le Vent, précurseur des cyclones, se lève et secoue le Bateau. Des paquets d’eau escaladent le pont…
— Je m’abandonne à toi, tranquille colosse… j’entends ta voix qui gémit à la Mer et au Vent… Qu’attends-tu du Vent et de la Mer ? Crois-tu que tes gémissements calmeront leur colère ? Mais qu’importe ? Demain, après la tempête ce sera de nouveau la mer d’huile et les longs sommeils…
Je suis las… le roulis… le roulis…