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Page:Galmot - Un mort vivait parmi nous, 1922.djvu/120

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connus, entendre des cloches, voir des jardins en fête…

Lorsque les hommes, chargés de pelles et de pioches, eurent disparu sur la colline, Marthe descendit, les pieds nus, vers la crique. On entendit l’éclaboussement de l’eau, de jeunes rires et les ébats familiers du bain.

Comme elle remontait le sentier, elle s’arrêta, interdite :

— Pourquoi n’avez-vous pas suivi les hommes ? dit-elle. Vous n’êtes bon à rien.

— …

— C’était pour moi une grande journée de repos. J’étais heureuse d’être seule tout un jour… Et vous voilà…

Elle fit la moue, sourit, et secoua au soleil ses cheveux mouillés.

— La prospection est une passion comme la chasse… Vous ne chassez pas, vous ne savez pas prospecter l’or… Peut-être avez-vous l’intention de m’aider à préparer le repas du soir ?…

Ses paroles blessantes entraient en moi comme des flèches.

Je lui rapportai les menaces de Marcellin.

Elle haussa les épaules et poursuivit sa route vers le camp.

Ainsi, c’était là tout ce qui restait en elle des heures divines, des serments et des caresses, et de