Page:Galmot - Un mort vivait parmi nous, 1922.djvu/172

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Et ce long récit qui n’en finit pas…

— Je pris ses deux mains et, la regardant passionnément, je lui dis : « Marthe, je pars… je ne peux plus rester ici. »

— …

— Et maintenant, elle est au placer. Comment est-elle venue ? Elle vous a dit son nom… Est-il possible que ce soit elle ? Que ferai-je ?… Je dois partir… La Mine est à la source même du fleuve… Aucune femme ne ferait une pareille route.

Il se lamentait et implorait un secours de moi.

Quand nous arrivâmes au carbet, il n’était plus qu’une loque. Il s’effondra sur le boucan et se tint rigide comme un homme évanoui. Cependant, ses yeux brillaient. La flamme qui le consumait irradiait une lumière étrange.

Avec le premier vol des chauves-souris, vint la fièvre. Des convulsions le secouaient comme une barque sur la mer. Les pommettes rouges, il délirait douloureusement.

Quand il eut préparé le repas du soir, le jeune Indien accrocha son hamac aux montants du carbet.

On n’entendit plus, dans le silence de la nuit, que la voix désordonnée du mineur en délire.

C’étaient des ordres brusques d’un homme habitué au commandement, activant la manœuvre des canots au passage d’un rapide. C’était la vision