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reflets fauves et dorés, une moisson de blés mûrs, une plaine où, dans un jaillissement de soleil reflété, brillaient les lueurs clignotantes des gemmes amoncelées : diamants et saphirs, rubis et topazes, opales et onyx, jades et lapis, perles roulant en cascades, ambres et grenats, tous les trésors étalés des mines fabuleuses.

Le lac Parimé était là, béant, éperdu. Une lumière tendre ruisselait sur ce monde de merveilles, comme une eau de source dans une coupe de cristal enchâssée de pierreries.

Et, tout au fond, le scintillement de la Ville… C’étaient des points d’or brillant dans une aurore… des tours et des clochers, des remparts et des murs amoncelés, une dentelle d’architecture ciselée à jour, très loin, sur un fond transparent de porphyre.

Ils étaient restés longtemps, debout, les bras tendus vers le mirage. La lueur délicate et rosée du matin les enveloppait de vêtements phosphorescents et givrés.

Ils étaient restés là, comme des pèlerins éthérés, les yeux éblouis, le cœur battant avec violence, et poussant des cris qui résonnaient encore en eux comme un long rire frémissant.