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Page:Galmot - Un mort vivait parmi nous, 1922.djvu/252

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au monde n’a jamais égalé la splendeur du cèdre guyanais haut de cent mètres.

L’Indien porte en lui la force immense qui se retrouve dans toutes les manifestations de cette prodigieuse nature où chaque chose vivante dans tous les règnes, semble avoir atteint le plus haut degré de perfectionnement.

Mais, ce qui domine tout au contact de cet être surhumain, ce sont les irradiations qui jaillissent de lui et qui, sur tout homme de race blanche, produisent l’envoûtement.

— Je ne t’aime pas… dit Marthe, je n’ai pour toi aucun désir… Mais ta présence est un bain merveilleux de lumière et d’intime volupté.

— …

— Pourquoi fais-tu avec nous la longue route ? Quel motif as-tu de conduire ce convoi ? Tu méprises les blancs qui t’emploient, tes mains n’ont jamais été souillées. Qu’est-ce qui te retient parmi nous ?

Chaque jour, la jungle semble gagner en hauteur et en beauté. Parce qu’elle s’éloigne des terres basses, l’eau du fleuve est plus pure. On ne rencontre plus les reptiles grouillant dans la vase ; les floraisons des lianes ont des couleurs tendres ; le peuple innombrable des oiseaux dépasse en parure et en éclat les cortèges aériens des îles. L’air lui-même, avec l’altitude, est devenu plus