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guement. Il était oppressé ; son cœur battait avec violence.

Assis, à l’accoutumée, à l’extrémité de la galerie découverte, l’Indien se leva à l’approche de l’ingénieur. Au contact de la main tendue, Delorme eut un court frisson.

Devant lui, s’ouvrait le terre-plein sur quoi s’alignaient les cases du camp désert. Ses yeux s’arrêtèrent sur la maison de Marthe ensevelie sous les palmes et la haute verdure luxuriante.

L’Indien, qui suivait son regard, étendit le bras. Déforme s’aperçut alors qu’une partie de la barrière du jardin était abattue.

— Les hommes sont venus cette nuit, dit-il ; ils se sont jetés les uns sur les autres… ce sont des bêtes fauves… il y a du sang sur les liserons blancs et les glaïeuls.

Les planches du parquet crièrent. Déforme se retourna comme s’il était piqué par un taon. Un homme s’avançait vers lui qu’il ne connaissait pas et qui semblait être sorti du sol. Il le suivit à l’intérieur.

Penché sur l’épure, l’homme observait avec une attention simulée les lignes géométriques du dessin sur la table.

— Je croyais, dit Déforme en s’approchant, je croyais que les fantômes n’apparaissaient que la nuit !…