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Page:Galmot - Un mort vivait parmi nous, 1922.djvu/85

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qu’il désirait comme jamais il n’avait jusqu’ici désiré l’amour. Et cependant, une force le retenait…

Il lui tenait les bras, mais le souffle lui manquait. Jamais, lorsqu’il s’était penché sur le supplice d’une autre femme, jamais il n’avait éprouvé une pareille crainte :

— Je suis venu, répétait-il, balbutiant, hagard, je suis venu…

Le désir qui s’était emparé de lui le secouait comme une voile au vent.

Le sang affluait à son visage. Il ne parlait pas de peur de trahir le tremblement qui vibrait dans sa gorge.

— Marthe…

Ce fut comme un sanglot.

Il lui avait pris le visage entre ses larges mains.

Marthe sentit la brûlure des lèvres sur son visage. Elle entendit, dans le bourdonnement de ruche qui remplissait la chambre, une voix rauque qui disait :

— Pour toujours… pour toujours.

Dans le cœur du bois, l’air était moite, chaud et froid tout ensemble.

.   .   .   .   .   .  

Le fantôme marchait lentement et par à-coups, comme s’il se défiait. Il avançait à la façon des