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somnambules, les yeux dardés, les oreilles attentives au moindre bruit.

Il écoutait… des bruits venaient jusqu’à lui qui résonnaient douloureusement jusqu’au fond de son être.

Parfois, il s’arrêtait. Alors, la voix de Marthe pénétrait en lui plus profondément. Sa figure pâlissait davantage à chaque phrase qui lui venait de la maison où Marthe luttait à la fois contre Marcel et contre elle-même. Il écoutait, tous les muscles du visage contractés… il attendait son appel pour la sauver.

.  .  .  .  .  .  .  

Marthe poussa un cri. Les bras du créole la meurtrissaient comme des étaux de fer. Il n’y avait plus rien autour d’elle que cette force qui dominait le monde.

Une joie profonde lui venait qui la grisait, un besoin de soumission, un voluptueux contentement de n’être plus qu’une chose vaincue et soumise.

Ses cheveux, à nouveau dénoués, lui couvraient les yeux et le cou, et la poitrine ouverte dans la lutte. Il lui semblait que ses cheveux qui embarrassaient ses mains et ses bras l’étouffaient.

C’était un matin magnifique. La jungle était comme une immense caverne mystérieuse aux murs