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Tout voir, tout entendre, ne perdre aucune idée.
29 7bre 1831cune idée

Sciences.
Hiérarchie. Écoles

La hiérarchie est un moyen même pour l’inférieur.

Quiconque n’est pas envieux ou a de l’ambition a besoin d’une hiérarchie factice pour vaincre l’envie ou les obstacles.

Jusqu’à ce qu’un homme ait dit : la science c’est moi, il doit avoir un nom à opposer à ceux qu’il combat. Si non, son ambition passera pour de l’envie.

Avant d’être roi il faut être aristocrate. Machiavel.

L’intrigue est un jeu. Si l’on mérite ce qu’on brigue, on y gagne tout. Si non, on perd la partie.

On combat les professeurs par l’institut, l’institut par le passé, un passé par un autre passé.

Voici la [illis.] de Victor Hugo. Renaissance, moyen âge, enfin, moi.

C’est à ce besoin de combattre un homme par un autre homme, un siècle par un autre siècle, qu’on doit attribuer les réactions littéraires ou scientifiques, qui ne sont pas de longue durée, Aristote, Ptolémée, Descartes, Laplace.

[Une ligne illisible.]

Ce jeu use celui qui s’en sert. Un homme qui n’est pas dévoué se fait éclectique.

Un homme qui a une idée peut choisir entre, avoir, sa vie durant, une réputation colossale d’homme savant, ou bien se faire une école, se taire et laisser un grand nom dans l’avenir. Le premier cas a lieu s’il pratique son idée sans l’émettre, le second s’il la publie. Il y a un troisième moyen juste milieu entre les deux autres. C’est de publier et de pratiquer, alors on est ridicule.


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