Page:Galopin - La ténébreuse affaire de Green-Park, 1926.pdf/209

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
210
LA TÉNÉBREUSE AFFAIRE

de mes bottines avec le sol, j’aurais pu sauter simplement sans avoir recours à ma corde.

Le barreau céda enfin.

D’une violente poussée, je l’écartai au dehors pour y glisser ma modeste corpulence. Cela fait, je revins à mon lit, y pris mon overcoat, et d’un coup de dent, je pratiquai dans la doublure un tout petit trou par lequel je pinçai du bout des doigts la corde enroulée à l’intérieur.

Cette corde extraite de sa cachette, je la triplai, non pour lui donner plus de force, car elle était, comme je l’ai dit, d’une solidité à toute épreuve, mais de façon à pouvoir la serrer avec mes mains, puis j’en fixai une extrémité au barreau demeuré intact.

Tout était prêt…

J’écoutai encore pendant quelques minutes, puis j’endossai mon inséparable overcoat, enfonçai mon chapeau jusqu’aux oreilles et enjambai l’appui de la petite fenêtre.

En trois flexions de bras, j’avais atteint le sol où j’atterris sans faire plus de bruit qu’un oiseau se posant sur une branche.

J’éprouvai, je l’avoue, une réelle satisfaction à me sentir à l’air libre, quelque chose comme la joie