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LA TÉNÉBREUSE AFFAIRE


même un verre de whisky par-dessus le marché, fit-il en m’ouvrant la grille.

J’étais dans la place.

Il s’agissait maintenant de jouer serré et je me mis aussitôt à la besogne.

Tandis que mon chauffeur, assis sur un seau renversé, fumait avec béatitude une pipe de Bird’s eye, je m’évertuais de mon mieux à réparer le pneu crevé.

J’ai possédé autrefois une auto et faute de pouvoir me payer un chauffeur, force m’avait été, comme on dit, de mettre souvent « la main dans l’huile ».

En une demi-heure le pneu fut réparé, replacé et regonflé. J’avais même eu la chance de ne pas pincer la chambre à air.

Pendant tout le temps que dura l’opération, j’avais jeté de temps à autre un regard sur mon homme. Il ne me quittait pas des yeux et ma dextérité semblait l’étonner au plus haut point.

— Sais-tu, fellow, me dit-il lorsque j’eus terminé, que tu ne t’y prends pas mal du tout… Tu as sans doute été chauffeur ?

— Oui, répondis-je tristement, mais mon patron m’a congédié.