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Page:Gandhi - La Jeune Inde.djvu/15

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INTRODUCTION


Les articles qu’on va lire sont un choix de l’immense production politique de Mahâtmâ Gandhi, entre les années 1919 et 1922.

On n’y doit point chercher l’art et la beauté d’expression. Gandhi en sait le prix ; mais ici, il ne s’agit point d’art, du moins au sens restreint. C’est une action, et la plus puissante comme la plus neuve des actions. Si de la diriger fermement, comme un navire dans la tempête, vers le plus difficile et le plus glorieux des buts, est un art, alors nous dirons qu’en ce sens ces écrits sont du plus grand art.

Il importe de se représenter d’abord dans quelles circonstances ils ont paru.

Seul, chargé de l’écrasante responsabilité d’un peuple de trois cent millions d’hommes, de races, de religions, de langues différentes, la plupart incultes, et presque tous ultra-émotifs, réagissant violemment aux moindres excitations, — qu’il doit unifier, former et diriger, — ayant lancé dans ces masses humaines un mouvement sans précédent, qui se heurte à tout le statu quo de la pensée politique du monde, et où la moindre erreur d’aiguillage peut amener d’effroyables catastrophes, — le frêle Mahâtmâ à la volonté d’acier