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Page:Gandhi - La Jeune Inde.djvu/18

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Mais il est bien entendu que ce que j’écris ici, dans cette Introduction ne supplée point à mon étude plus complète. C’est au volume sur Mahatma Gandhi qu’un lecteur, désireux de connaître la vie du Mahâtmâ, devra recourir.



Ces articles débutent, au premier Jour de l’An Gujerate, octobre 1919, par un Appel aux énergies morales les plus héroïques d’un peuple. Après une vie de dures expériences pratiques et de méditations passionnées — (il a maintenant cinquante ans) — Gandhi se décide à dire à l’Inde son Évangile, la parole d’action religieuse, qui ouvre à son peuple la voie sanglante et glorieuse, — le Satyâgraha. Pour qui se donne la peine de comprendre le sens exact de ce que demande le Mahâtmâ, il ne s’agit de rien moins que de faire surgir un peuple-Christ, qui se sacrifie pour son salut et pour celui de l’humanité.

Assistons-nous donc à l’apparition d’un prophète, qui apporte un nouveau Credo ?

Il faut voir de plus près. On sait avec quelle aversion Gandhi rejette tout titre supranaturel, qui « devrait être rayé de la vie actuelle »[1]. Ni prophète ni saint. Il n’est pas un surhomme, et il ne veut pas l’être. Pour son compte personnel, il peut avoir son Credo, et il l’a. Mais, « humble serviteur de l’Inde, et ne prétendant à rien de plus », il ne lui impose pas des vérités révélées. Il cherche, et il expérimente ce qui, dans le champ de l’observation directe, peut la sauver.

  1. P. 60