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Page:Gandhi - La Jeune Inde.djvu/39

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moyen, si vous ne voulez pas vous soumettre à l’erreur, que celui de le contraindre par la force brutale à s’avouer vaincu, ou de souffrir vous-même personnellement en vous exposant à la peine encourue pour infraction à la loi. Il s’ensuit que le Satyâgraha apparaît d’une façon générale aux yeux du public comme une Désobéissance Civile ou une Résistance Civile ; elle est civile, en ce sens qu’elle n’est pas criminelle.

Le criminel enfreint les lois subrepticement et tâche de se soustraire au châtiment ; tout autrement agit celui qui résiste civilement. Il se montre toujours respectueux des lois de l’État auquel il appartient, non par crainte des sanctions, mais parce qu’il considère ces lois nécessaires au bien de la société. Seulement, en certaines circonstances, assez rares, la loi est si injuste qu’obéir semblerait un déshonneur. Alors, ouvertement et civilement, il viole la loi et subit avec calme la peine encourue pour cette infraction. Puis, afin d’affirmer sa protestation contre l’action des législateurs, il lui reste la possibilité de refuser sa coopération à l’État, en désobéissant à d’autres lois dont l’infraction n’entraîne pas de déchéance morale.

Selon moi, la beauté et la puissance du Satyâgraha sont si grandes et la doctrine en est si simple qu’on peut la prêcher même aux enfants Je l’ai prêchée à des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, appelés communément Indiens « liés par Contrat »[1] et j’ai obtenu d’excellents résultats.

Projets de lois Rowlatt. — Lorsque les lois Row-

  1. Indentured Indians.