Page:Gandhi - La Jeune Inde.djvu/47

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de célébrer la paix, alors que cette question est encore dans la balance. Compter que l’Inde le fasse dans ces conditions serait s’attendre avoir la France célébrer la paix, pendant que le sort de l’Alsace-Lorraine est incertain. Que la Turquie ne fasse point partie de l’Inde ne change en rien la question. L’Angleterre est une puissance Mahométane et Hindoue aussi bien qu’une puissance Chrétienne, et si l’Inde fait partie de l’Empire comme associée, le sentiment Musulman demande à être apaisé autant que les autres. Il semblerait donc que l’action la plus correcte de la part de Son Excellence le Vice-roi serait de remettre les cérémonies en l’honneur de la paix jusqu’à ce que la question du Califat fût résolue d’une façon satisfaisante.

L’honneur de l’Angleterre est en jeu. — Cette question affecte en effet l’honneur de l’Angleterre, — la parole donnée par le Premier Ministre. Que sont les richesses, le pouvoir et la gloire militaire, si cet honneur est souillé ? Aussi ai-je été peiné de lire le résumé télégraphique du discours du Premier Ministre ; il paraissait blesser gratuitement la susceptibilité musulmane et laisser entrevoir une solution de la question du Califat absolument opposée à la parole solennelle qu’il avait donnée après délibération, à une époque où cette parole avait raffermi la fidélité des Musulmans et sans nul doute stimulé l’enrôlement des plus guerriers parmi eux. Je veux espérer encore que des conseils plus sages l’emporteront et que justice sera rendue à la cause Mahométane. Si toutefois le pire devait arriver, le Comité pour le Califat à décidé hier soir de conseiller aux Mahométans de retirer leur coopération au Gouvernement. J’eus