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Page:Gandhi - La Jeune Inde.djvu/52

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Une agitation indisciplinée, — ce qui n’est qu’une paraphrase de violence en parole et en action — ne peut que retarder le progrès national, et amener un châtiment immérité, tel que le massacre de Jallianwalla Bagh. D’une agitation disciplinée dépend le progrès national. La méthode la plus convenable consiste donc à agir raisonnablement, et nous sommes persuadés que la Proclamation Royale et les Réformes ne veulent pas dire qu’il y aura moins d’agitation et moins de travail, mais au contraire plus de travail et plus d’agitation de la bonne sorte.

Les Réformes sont assurément incomplètes : elles ne nous accordent pas assez. Nous avions droit à davantage et pouvions en assumer la responsabilité ; mais telles qu’elles sont, il ne nous est pas permis de les dédaigner. Elles nous permettront de nous développer. Notre devoir, par conséquent, n’est pas de chercher à les dénigrer, mais de nous mettre tranquillement à l’œuvre pour les faire aboutir à un succès, nous préparant ainsi par anticipation à l’époque où nous aurons une responsabilité entière. Notre travail actuel consiste à tourner notre effort sur nous-mêmes. Concentrons nos énergies pour nous débarrasser des abus sociaux, créer un suffrage puissant et envoyer dans nos conseils des hommes qui posent leur candidature pour rendre des services à la Nation et non pour se faire une réclame personnelle.

Il y a beaucoup de méfiance réciproque entre les Anglais et nous. Le Général Dyer, oubliant sa dignité d’homme, devint lâche parce que la méfiance et par conséquent la peur s’emparèrent de lui. Il craignait d’être assailli. La Proclamation, plus que les Réformes, remplace la méfiance par la confiance. Il reste