Page:Garcin de Tassy - La Langue et la littérature hindoustanies en 1876.djvu/102

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mais néanmoins, lorsqu’une personne étrangère il notre croyance s’énonce à son égard sans fanatisme, on en éprouve d’autant plus de joie qu’on sait que beaucoup de gens d’esprit qui habitent l’Angleterre sont d’accord là-dessus. Combien n’est-il pas à désirer que les journaux anglais de l’Inde abandonnent leurs idées étroites, en sorte qu’il y ait entre chrétiens et musulmans une union digne de gens sages[1] ! » Voici au surplus l’abrégé de la lettre du saïyid Aulad Ali, en date du 11 novembre 1875 :

« Bien que vous soyez naturellement favorable à la religion des Hindous[2], néanmoins, comme au moyen de vos publications vous avez favorisé le progrès des sciences arabes, persanes et hindoustani es, et comme par les traductions que vous avez publiées des ouvrages anglais, les habitants du monde (indien) ont reçu de grands avantages, entre autres les musulmans pour lesquels vous avez édité le noble Coran et les livres des hadîs, ce qui fait honneur à votre caractère, j’espère que vous donnerez dans votre journal la traduction que je vous envoie de quelques idées contenues dans l’ouvrage remarquable de Mr. B. Smith. J’ai en effet l’intention de faire un choix dans cet ouvrage et de vous demander d’en imprimer de temps en temps des fragments. Puis, quand ma traduction sera terminée, je la ferai imprimer avec la permission de l’auteur. Comme depuis longtemps les Hindous et les musulmans habitent le même pays, ils vivent fraternellement ensemble, et lorsqu’on publie un ouvrage impartial sur leur religion sans aucun motif humain, mais seulement dans l’intérêt de la vérité, ils y font grande attention. C’est ainsi que l’ouvrage intitulé : « Mohammad and Muhamadanism », qui a été imprimé en Angleterre et en Amérique et qui est de nouveau imprimé à

  1. Celui qui écrit ces lignes est un Hindou, ce qui est à noter.
  2. Cette lettre est adressée au propriétaire de l’imprimerie de l’Awadh Akhbâr, Nawal Hischor, dont le nom seul indique la religion.