Page:Garcin de Tassy - La Langue et la littérature hindoustanies en 1876.djvu/129

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milieu entre le spirituel et le temporel aura cours. On suivra les préceptes extérieurs’intelligibles à tous les musulmans, et les articles de la loi seront gravés dans le cœur. Comme les musulmans et les chrétiens ont toujours besoin les uns des autres, pourquoi ne se prêteraient-ils pas mutuellement secours pour le bien et pour la justice ? Sans cela il ne peut y avoir des deux côtés que des actes fâcheux. »


VIII. Dès novembre 1875 était mort à Lakhnau d’une maladie de poitrine, mais subitement néanmoins, Mir Nawab Munis[1], petit-fils de Mir Haçan et frère de Mir Anis dont j’ai annoncé le décès dans ma dernière « Revue »[2]. Il suivait avec distinction les traces poétiques de sa famille, et comme ce fut le cas pour son frère, tout Lakhnau prit part à sa perte.

En décembre 1875[3] est décédé à Bombay un savant très-distingué et fort respectable, John Wilson, qui m’avait honoré de sa visite, il y a quelques années, quand après un court séjour en Angleterre il traversa Paris pour retourner dans l’Inde, où il a résidé prés d’un demi-siècle. Il naquit en 1804, et fut d’abord élève de l’Université d’Édinburgh ; il devint ensuite ministre du Scotch Church, et fut envoyé en 1828 par la Société des missionnaires d’Écosse à Bombay où il fonda avec quelques-uns de ses amis la Mission de l’Église libre d’Écosse. Dès lors, voulant s’occuper spécialement de la conversion des parsis, il se familiarisa avec l’hindoustani, communément parlé à Bombay, et en 1832 il y ouvrit la première école indienne indépendante du gouvernement ; mais il apprit surtout le guzarati, langue usuelle des parsis, le zend et le pehlvi, leurs langues savantes. Il étudia aussi la mythologie et les antiquités de l’Inde, et il

  1. Awadh Akhbâr du 17 novembre 1875.
  2. P. 98 et suiv.
  3. « Allen’s Indian Mail », nos du 18 et du 28 décembre 1875.