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Page:Garcin de Tassy - La Langue et la littérature hindoustanies en 1876.djvu/141

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qui repeignent parfaitement la société égyptienne ; et sa traduction des « Mille et une Nuits », précieuse non-seulement pour sa fidélité, mais pour l’intérêt des notes instructives qui l’accompagnent. On lui doit aussi des « Selections from the Coran » ; mais son principal et plus beau travail est son Dictionnaire arabe ( « Arabic english Lexicon » ), trésor d’une vaste érudition, dont cinq volumes ont paru. Le sixième est sous presse, et les septième et huitième seront ensuite publiés d’après les manuscrits de l’auteur. Bien qu’il aimât beaucoup les musulmans, il n’en était pas moins bon chrétien, Il suspendait tous les dimanches son travail assidu, et, comme il savait l’hébreu, il lisait la Bible dans l’original. Il était correspondant depuis 1864 de notre Académie des inscriptions et belles-lettres.

Le 1er septembre, est mort subitement à Mirath un journaliste musulman très-estimable et fort spirituel, Mirza Muhammad Wijahat Ali Khan, propriétaire et rédacteur de I’Akhbâr-i âlam « les Nouvelles du monde », journal hebdomadaire de Mirath[1]. On a pu voir que j’ai souvent cité ce journal dans mes précédents « Discours » et « Revues, », car cet homme de lettres distingué m’envoyait généreusement son journal depuis plusieurs années, et j’en avais remarqué la sagesse, qui se manifestait par des réflexions opportunes et qui n’excluait pas des traits d’esprit et des citations bien placées. Malheureusement il est à craindre que l’existence de l’imprimerie, que cet habile musulman dirigeait et du journal dont il était l’éditeur ne soit compromise, car Wijahat Ali n’a laissé qu’un fils de quatre ans.

Je pourrais mentionner ici d’autres orientalistes moins connus, mais qui n’étaient pas pour cela dépourvus de mé-

  1. Je trouve l’annonce de ce décès dans le ’Alîgarh Akhbâr du 15 et dans le Panjâbî du 16 septembre 1876. Ce dernier journal donne quatre différents quita’ sur le târîkh de ce décès, par le maulawi Abd ulhakim Raïs, de Mirath, appelé poétiquement Josch.