Page:Garcin de Tassy - La Langue et la littérature hindoustanies en 1876.djvu/35

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moyen de réussite », a pour auteur le nabab Muhammad Umr Ali Khan, surnommé poétiquement Wahschî, chef du gouvernement de Baçuda, qui comprend trois districts situés à quelques stations du Bhopal. « Ce nabab, qui est un grand observateur, est aussi un excellent administrateur. Il ne passe pas son temps dans les divertissements et le plaisir, mais il s’occupe sans cesse du bien-être de ses sujets. Il est fort savant et sans égal comme écrivain en prose et en vers. Nous avons publié dans notre journal plusieurs de ses poésies, par lesquelles on peut juger de son mérite[1]. » Ce nabab a voyagé pendant deux ou trois ans, soit dans son gouvernement, dont il avait, pendant ce temps, confié la direction à son fils, le nabab Haïdar Ali Khan, soit ailleurs. Il visita, entre autres, Calcutta, Patna, Bénarès, Allahabad, Lakhnau, Agra, Dehli, Mirath, Lahore, Multan et d’autres lieux et pays célèbres qu’il décrit dans son ouvrage, donnant même les dessins des mosquées et des tombeaux dignes de mention. Voici les vers qu’il a consacrés à Bombay :

« Comment ne pas souhaiter de voir Bombay, cette ville dont la poussière fait honte au collyre de diamant ?

« Bombay est aujourd’hui un lieu de repos, ou les yeux et le cœur sont à la fois satisfaits.

« Après avoir parcouru toute la terre et l’avoir pour ainsi dire tamisée, on s’assure que Bombay doit être justement l’objet du désir de l’Océan.

« Comment celui qui a vu de ses yeux les roses printanières de Bombay pourra-t-il supporter le déclin de l’automne ?

« Après bien des jours, Wahschî est enfin parvenu à satisfaire le désir qu’il avait de visiter cette ville. »

Voici, au surplus, la liste des nouveaux ouvrages hindoustanis qu’il me paraît utile de signaler :

  1. C’est ainsi que s’exprime le Panjâbi du 1er mai 1876. Voy. ma « Revue » de 1874, p. 49.