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a eu l’occasion de rencontrer un grand nombre des poëtes qu’il mentionne dans son Sukhan-i schu’arâ. Le Tâj ulakhbâr[1] annonce, par exemple, qu’à Rampur, le muscha’ara se réunit le 14 de chaque mois. Dans la séance de juillet, à laquelle assistèrent des poëtes déjà connus, des omra, des officiers ou fonctionnaires du gouvernement et des débutants, on lut d’abord un gazal, fort applaudi, dû au souverain de Rampur même, puis un autre du munschi Amir (Amir Ahmad), suivi de la lecture de plusieurs pièces de vers jusqu’à minuit, lorsque le canon donna le signal de la retraite.

En fait de réimpressions, je signalerai celle du premier ouvrage du saïyid Ahmad Khan, l’Açâr ussanâdîd « Histoire des anciens monuments de Delhi[2] », dont il y avait déjà eu à Delhi deux éditions, en 1849 et 1854. Cette fois, c’est à Lakhnau, et à l’imprimerie de l’Awadh Akhbâr, qu’il est réimprimé, les éditions antérieures étant épuisées. Puis la nouvelle édition des kulliyât du célèbre poëte mystique urdu Schah Turab[3], qui se composent de son diwan, de son masnawi intitulé ’Aschic o sanam « l’Amant et son idole  », et de beaucoup de thumrî[4]. Je dois citer aussi la réimpression du Râmâyana de Tulcidas, sous le titre de Râm bilâs « Faits et gestes de Rama ».

Dans l’attachant petit volume intitulé « Lahore » et imprimé dans cette ville, nous apprenons que les bhats, appelés aussi mirâcî[5], tribu héréditaire de chanteurs à gages, font, entendre aux noces et aux autres fêtes et cérémonies quelconques des chants et des récits qui forment la

  1. Sur ce journal cité dans l’Awadh Akhbâr du 19 juillet 1876, voy. ma « Revue » de 1875, p. 40.
  2. C’est sous ce titre que j’en ai publié la traduction en 1860.
  3. Voy. l’article consacré à cet écrivain dans mon « Hist. de la littér. hind. », t. III, p. 246.
  4. Sur ce poëme, voy. l’« Hist. de la littér. hind. », t. Ier, p. 17.
  5. Ce mot, qui est arabe, signifie proprement « héritier ».