Page:Garcin de Tassy - La Langue et la littérature hindoustanies en 1876.djvu/45

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tienne par le Rév. K. M. Banerjea, savant Hindou converti au christianisme et devenu prêtre de l’Église anglicane. Banerjea maintient dans cet ouvrage que les Hindous aryens reconnaissent l’unité de l’espèce humaine ; il nous apprend qu’il a trouvé dans le Rig-véda le nom de Jéhovah ; il soutient, comme je l’ai fait il y a longtemps[1], que la doctrine dogmatique et l’histoire de Krischna, qui semble la même que celle de Notre-Seigneur, bien que défigurée par l’exagération et le sensualisme asiatique, n’ont été propagées que très-tard dans l’Inde et ne sont qu’un reflet lointain des prédictions apostoliques. Le Rév. Hindou soutient même que ce n’est pas avant le huitième siècle que Narada, qui avait eu une vision dans la « terre des blancs », reproche à Vyaça, d’avoir ignoré la gloire sans tache du Seigneur, de ne l’avoir pas célébrée comme il l’avait fait pour les cérémonies extérieures[2]. C’est dans le Narada pancharâtra « les Cinq Nuits de Narada », ouvrage écrit huit cents ans après Jésus-Christ, qu’on lit que Narada entendit une voix qui lui dit : « Laisse tes austérités, aie foi en Wischnu qui brise les fers du monde. » Banerjea fait observer que ce fut dans la terre des blancs que Narada prit ces idées, qu’il connut le Sauveur et qu’il le confondit avec Krischna, qui, sous le nom de Hari, représente, d’après l’étymologie sanscrite, « Celui qui efface (les péchés) ».

En fait de publications religieuses musulmanes, je me bornerai à mentionner les suivantes :

Tafsîr-i Curân « Explication du Coran », publiée dernièrement à Bombay par le maulawi Muhammad Salim[3].

  1. Entre autres, dans la 1re édit. de mon « Hist. de la littér. hind. », t. II, p. 77, et 2e édit., t. II, p. 227.
  2. Page 233 de l’ouvrage de Banerjea, qui cite toujours les textes sanscrits à l’appui de ses assertions.
  3. Il ne faut pas confondre cet ouvrage avec d’autres livres qui portent le même titre et dont j’ai déjà parlé, entre autres avec celui du saïyid Imad Ali (schiite), mentionné dans ma « Revue » de 1873, p. 18.