Page:Garcin de Tassy - La Langue et la littérature hindoustanies en 1876.djvu/55

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

une sage liberté, et se plaignent lorsqu’il y a déni de justice. Quoique maintenant la liberté de la presse ne soit pas complète, nous devons profiter de la latitude qui existe et demander que Dieu la maintienne. Les journaux urdus et hindis, persans et arabes, et les journaux anglais dont les éditeurs sont indiens, aiment vraiment leur pays et aussi le gouvernement anglais, auquel ils donnent beaucoup de force en le soutenant avec indépendance. Au contraire, les journaux anglais dont les rédacteurs et les correspondants sont européens, s’intéressent peu au bien-être des Indiens, et, en donnant leur avis sur la situation de ce pays, qui leur est étranger, ils émettent beaucoup d’idées fausses. C’est précisément à cause de cela que les journaux indiens agissent avec liberté pour donner de bons avis, car ils se rendent bien compte des mauvaises idées qu’on peut avoir. Ainsi, les journaux anglais sont hostiles à notre liberté de la presse par jalousie, et ils sont d’avis qu’il faut nous en priver. Toutefois, le gouvernement n’avait jamais fait attention à ces insinuations, si ce n’est en dernier lieu ; mais on est habitué à la liberté des journaux indiens, et elle subsistera, comme l’annonce le Times de Bombay[1]. »

Le ’Alîgarh, Akhbâr[2] dit de son côté : « Depuis quelque temps, nos journaux craignent qu’il ne soit adopté à leur sujet un nouveau règlement. Ils disent que si la chose a lieu, les mains et les pieds des journalistes seront désormais liés, et qu’ils ne pourront rien, écrire qui ne soit agréé par le gouvernement. Cette gêne sera pareille à celle qui existe en Russie pour les journalistes. On dit même que dans cette affaire le silence des fonctionnaires est de mauvais augure. On assure que le duc d’Argyle, nommément, se plaint de la hardiesse des journaux hindoustanis, et que ses subordonnés

  1. Dans un article du 29 avril, traduit en hindoustani dans l’Awadh Akhbâr du 7 mai 1876.
  2. N° du 12 mai 1876, d’après le « Times of India » du 29 avril 1876.