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orientaliste de Sacy, qu’on préparait pour la presse à Delhi, il y a quelques années ; l’Histoire Ancienne abrégée de Roilin, etc. Mais c’est surtout à travers l’anglais que des ouvrages français ont été traduits en hindoustani, et plusieurs de nos savants, tels que Élie de Beaumont[1], par exemple, ignorent qu’on lit à Delhi et à Agra leurs ouvrages sous ce costume exotique. Chose assez extraordinaire, Sâïyid Ahmad a entrepris une traduction de la Bible d’après l’hébreu, dans son curieux « Commentaire musulman de la Bible. »

On ne saurait contester l’utilité de ces traductions, destinées à enseigner aux populations de l’Inde nos sciences et nos arts, notre histoire ancienne et moderne, celle de la Grèce et de Rome, et même quelques compositions célèbres, telles que Rasselas, le Cazilbasch, le Vicaire de Wakefield, Robinson Crusoé, les Voyages de Bunyan, l’Economy of human life, etc. Ce qu’elles ont de plus important, c’est de faire connaître la religion chrétienne, arbre vivifiant qui, de la Judée, a répandu son ombre sur le monde entier. Des traductions qui concernent la religion chrétienne, les unes exposent simplement nos doctrines et reproduisent sous toutes les formes nos livres saints ; les autres abordent la polémique spécialement à l’égard des musulmans, dont les préjugés contre le christianisme sont surtout très-prononcés.

Une des publications les plus intéressantes en ce genre, c’est une édition du Coran faite à Ilahabad, en 1844, par des missionnaires américains presbytériens. Elle est précédée d’une préface dans laquelle sont réfutées les erreurs

  1. Treatise on Geology, etc.