supposer, à bon droit, qu’il existait en 1751 plusieurs Tazkiras des poètes hindoustanis. D’ailleurs nous allons voir, dans un instant, Câïm, qui n’a écrit son Tazkira qu’en 1168 (1754-55), plusieurs années par conséquent après les deux Tazkiras dont nous parlons ici, se flatter lui aussi d’écrire le premier Tazkira des poëtes hindoustanis, précaution oratoire pour détourner l’accusation de plagiat. Nous apprenons aussi par Kamâl, qui a écrit son Tazkira dès 1804, sur l’invitation du poète Akbar[1], mort à la fleur de l’âge en 1803, que ce dernier avait déjà réuni, plusieurs années auparavant[2], quarante Tazkiras hindoustanis. Or, il est à présumer que sur le nombre des Tazkiras dont nous ne connaissons que le quart, il y en avait de plus anciens que celui de Mîr.
Mîr est auteur de nombreuses poésies hindoustanies, dont la plupart ont été publiées dans l’édition de ses Kulliyât, imprimée à Calcutta en 1810. On n’en a guère exclu en effet qu’un petit nombre de vers qu’il a écrits en persan. Quelques-unes de ses poésies érotiques, qui n’avaient cependant pas été comprises dans ses Kulliyât, ont été publiées à Cawnpour en 1851, par les soins de Mustafa Khân, avec des poésies de Sadic Khân, sous le titre de Majmu a-i masnawî « Collection de masnawis. » Mîr est généralement considéré par ses compatriotes comme tenant le second rang parmi les poëtes hindoustanis modernes ; quelques-uns le mettent sur la même ligne que Sauda, et d’autres préfèrent décidément ses compositions poétiques à celles de Sauda.
VII. Caïm a écrit un Tazkira qui porte aussi le titre de