Page:Garcin de Tassy - Les Auteurs hindoustanis et leurs ouvrages.djvu/7

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


LES AUTEURS HINDOUSTANIS


ET LEURS OUVRAGES




Le sanscrit, langue des anciens Arias, ne fut jamais la langue générale de l’Inde, le pays des sept rivières, sapta sindhu, comme le nomment les Védas[1]. Dans les pièces de théâtre, on le met seulement à la bouche des principaux personnages, mais les femmes et les plébéiens parlent des espèces de patois nommés pracrit (mal formé), par opposition au sanscrit (bien formé)[2]. Le pracrit, qui fut toujours usité à Dehli, ainsi que rassurent les Indiens[3], et qui s’appelait bhascha ou bhakha, c’est-à-dire « langage (usuel) », finit par dominer tout à fait le sanscrit, et reçut le nom de « langue indienne (hindi) », qui ne fut jamais donné au sanscrit,[4]

  1. C’est-à dire les cinq rivières du Punjab, l’Indus et la Saraswati.
  2. Antérieurement aux drames, les livres des budhistes et les inscriptions d’Asoka sont écrits dans une sorte de pracrit, dialecte populaire du temps.
  3. Préface originale du Bag o Bahar et l’Açar ussanadid, cité plus loin.
  4. Si ce n’est par les auteurs arabes, qui ont confondu le langage parlé avec le langage écrit. J’ai déjà remarqué ailleurs qu’il en est de même pour la langue latine, à laquelle on n’a jamais donné le nom de langue romaine,