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prodigieux talent et la rare beauté sont célébrés par des expressions extravagantes dans les biographies originales, et qui vivait encore en 1848 ; Taswir, dont le nom signifie « Peinture », c’est-à-dire « belle comme une peinture », et Suraïya (les Pléiades), poëtes que nous font connaître Batin et Karim ; Yas (Désespoir), nommée Miyan Banu, c’est-à-dire « Madame la Dame » ; de Haïderabad, élève de Faïz, de Delhi, l’auteur d’une traduction du Pand nama d’Attar.

Un autre classement bien important, mais difficile à faire quelquefois, surtout pour les poëtes anciens, à cause du manque de renseignements biographiques, c’est le classement par ordre chronologique. En le suivant, nous avons d’abord des poëtes hindous[1] et, dès le XIe siècle[2] le poète musulman Maç’oud-i Sa’ad, sur lequel Nath. Bland a écrit d’intéressantes pages dans le Journal Asiatique, en 1853 ; puis, dans le XIIe siècle, Chand, qu’on a nommé l’Homère des Rajpoutes, et Pipa, dont les poésies font partie de l’Adi granth des sikhs. Dans le XIIIe siècle[3], Saadi, qui n’a pas dédaigné, ainsi qu’on l’a vu plus haut, d’écrire des vers dans le dialecte urdu ; Baïju Bawara, poète et musicien célèbre ; et, dans le XIVe siècle, Khusrau, de Delhi et Nuri de Haïderâbâd.

Il y a, sans doute, bien d’autres écrivains hindoustanis qui ont vécu dans les mêmes siècles et antérieurement. Les bibliothèques de l’Inde centrale conservent certainement d’anciens ouvrages hindis qui sont inconnus ; et, dans tous

  1. Le temps précis dans lequel vivaient les poëtes hindis les plus anciens ne peut guère se fixer. Je puis citer, néanmoins, Sankara Acharya, le poëte sanscrit connu par l’Amarra sataka, qui vivait dans le neuvième siècle et qui paraît avoir écrit des vers hindis. Voyez mon Histoire de la littér. hind., t. II, p. 43 et suiv.
  2. Vers 1080.
  3. Vers 1250.