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Page:Garcin de Tassy - Les Auteurs hindoustanis et leurs ouvrages.djvu/81

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OUVRAGES MENTIONNÉS DANS LES BIOGRAPHIES ORIGINALES.




En hindoustani, les différents genres de composition sont distingués par la forme seulement. La lettre l’emporte sur l’esprit. Ainsi le gazai est un court poëme de six à douze vers sur une même rime, répétée aux deux premiers hémistiches, mais le sujet en est tellement indifférent qu’il peut être plaisant ou sérieux ; mais plus souvent érotique et mystique à la fois[1]. C’est le sonnet dans le goût particulier de Pétrarque et de Shakespeare, dont les sonnets faits à l’imitation du célèbre poëte italien, sont au moins aussi beaux, quoique moins cités, ses drames les ayant fait oublier pour ainsi dire. Le cacida est un poëme formé de la même manière, si ce n’est qu’il est plus long, mais tantôt c’est une pièce d’éloge, madh ou mancaba, tantôt une satire, haju, ou tout autre chose.

Le masnawi, qui se compose de vers dont les hémistiches riment ensemble[2], peut rouler aussi sur toutes sortes de sujets. Il peut être très-court ou très-long ; se composer par conséquent de deux ou trois pages ou prendre les grandes proportions d’un poëme épique de plus de mille pages. Il peut être un conte, un roman, un traité didactique, un poëme religieux, car les écrivains hindoustanis ont

  1. Il en est ainsi chez nous du sonnet et du quatrain.
  2. Les vers masnawis représentent les vers léonins.