spécial, de chanter un trait historique, quelquefois de faire connaître une histoire entière ; le plus souvent ce sont des romans plus ou moins historiques ou tout à fait fabuleux ; mais plus généralement ils offrent le développement, selon le genre d’esprit du poëte, d’une légende déjà connue. Il y a en ce genre de volumineux poëmes dont quelques-uns sont dignes d’attention. Le même auteur en a quelquefois écrit plusieurs, et il y a même des poètes hindoustanis, persans et turcs qui en ont écrit jusqu’à cinq ou sept. De là les recueils nommés Khamsa ou « Quinténaire » et Hafta ou « Septénaire, » qui sont des espèces de diwans, de grands masnawis. Les plus connus de ces recueils sont les Khamsas de Nizami[1] et d’Amir Khusrau et le hafta de Jami, autrement dit, par métaphore, Haft aurang, c’est-à-dire « les Sept étoiles de la grande ourse[2]. »
Quelques légendes favorites dominent ce genre de littérature et font ordinairement partie des collections de masnawis. Ce sont celles des amants célèbres de l’Orient : Yuçuf et Zalikha, Farhad et Schirin, Majnun et Laïla, Wamic et Azra.
Ce sont encore celles des héros devenus fabuleux, tels que : Iskandar (Alexandre), Rustam[3], Hamza, Hatim Taï, Bahram (le Varanes des Grecs) surnommé Gor, c’est-à-dire « l’Âne sauvage, » à cause de sa passion pour la chasse de cet animal.
- ↑ Un de ces poëmes, le Makhxan ulasrar, a été publié par feu N. Bland, sous les auspices de l’Oriental text fund.
- ↑ Deux de ces poèmes, le Tuhfat ulahrar et le Salaman o Absal, ont été publiés par feu le savant et modeste F. Falconer, sous les mêmes auspices.
- ↑ Le héros du Schah nama et entre autres aussi d’un roman en vers turcs Intitulé Haft Khun « les Sept Combats », par Nau’i-Zada’-Ataï.