puis parut Srî[1] pleine d’éclat. Ensuite Surâ Dévî[2] se montra, de couleur jaune et souriant de plaisir. Après elle, se manifesta le cheval Uchchaïsrwâ, et incontinent la couleur jaune de la lumière se répandit ; enfin, la pierre précieuse kaustubh, de couleur jaune, qui alla briller sur la poitrine de Nârâyan. Sri, la lune, Surâ et le cheval, charmés, allèrent joyeusement à la ville des suras. Les suras, conduits par Dhanwantari[3], virent un vase blanc tout plein d’ambroisie. En voyant l’ambroisie, les açuras s’écrièrent : « Nous prendrons ceci, après avoir déployé « beaucoup de force pour le produire. »
Le gros éléphant Aïrâwat, à quatre dents, parut, et le roi des suras[4], l’ayant vu, le prit pour lui. Après cela, une substance noire se manifesta et s’enflamma comme le feu noir[5]. L’odeur s’en répandit avec la fumée, et une grande impureté s’étendit dans les trois mondes. Lorsque le seigneur des trois mondes[6] vit que les trois mondes brûlaient, il en eut à l’instant compassion. Har (Siva) avala cette substance empoisonnée et la mit à son gosier[7], et alors les védas le nommèrent Nila kantha (gosier bleu). Lorsque les açuras virent ce prodige, ils furent désespérés et éprouvèrent beaucoup de crainte. À cause de Lakschmî et de la bonne ambroisie, les fils de Diti[8] firent beaucoup d’inimitié.
Hari (Wischnu) prit une forme enchanteresse ; ayant déployé une gracieuse illusion, il alla auprès des açuras pour les charmer.
- ↑ Srî ou Lakschmî, déesse de la fortune et femme de Wischnu.
- ↑ Ou la déesse Surâ. C’est la déesse du vin.
- ↑ Médecin des dieux, produit aussi par le barattement de la mer.
- ↑ On nomme ainsi Indra.
- ↑ C’est-à-dire comme s’enflamment les matières noires qui produisent le feu.
- ↑ C’est-à-dire Brahma.
- ↑ C’est-à-dire « elle s’y arrêta. »
- ↑ Ou les daïtyas.