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Dijon, 9 juillet.


À Monsieur Henri Maigne, rédacteur en chef du Progrès de la Côte-d’Or.


Dans un article clair et précis sur notre situation à Madagascar, vis-à-vis des missions évangéliques anglaises, publié dans le Progrès du mardi 7 juillet, vous vous exprimez ainsi :

« Mon visiteur ajoutait que certainement le protestantisme franciserait Madagascar aussi complètement qu’il a francisé Tahiti, sous les auspices et grâce à la ténacité du missionnaire Viénot. »

Dire que tous, dans la mesure de leurs moyens d’action, administrateurs de tous ordres, missionnaires catholiques, missionnaires protestants, militaires, colons, etc., ont contribué à faire aimer la France à ces populations très inféodées aux Anglais avant l’établissement de notre protectorat en 1844, eût été l’expression exacte de la vérité : par contre, rien n’est plus contraire à cette même vérité que de vouloir attribuera une secte religieuse en général ; et à l’un de ses représentants en particulier, un rôle politique dans nos possessions océaniennes.

En 1844, notre protectorat a été établi sur les îles de la Société et dépendances ; et en 1847, par un acte additionnel portant le nom de convention Lavaud, du nom du gouverneur qui l’a signée, la reine Pomaré IV remit entre les mains du commissaire du gouvernement français tous ses pouvoirs concernant l’administration intérieure du pays, dans laquelle elle n’intervint plus directement, si ce n’est pour signer, de concert avec le représentant de la France, les ordonnances concernant les affaires purement tahitiennes, ainsi que les décisions nommant les fonctionnaires de l’administration indigène.

Comment expliquer que de 1844 à 1867, c’est-à-dire pendant vingt-trois années, les sociétés d’évangélisation ne