Page:Gardey - Anglophilie gouvernementale.djvu/33

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reine elle-même avait quitté Tahiti et s’était réfugiée aux Iles-sous-le-Vent, faisant partie du même archipel. Il fallut combattre les révoltés.

Des rencontres eurent lieu à Mahaena, à Punaauia et dans d’autres localités : la prise du fort de Fautaua mit fin à ces hostilités. Tous les chefs prêtèrent serment de fidélité au gouvernement du protectorat, et la reine ne tarda pas à rentrer à Tahiti (29 janvier 1847) où elle fut réinstallée dans son autorité. Depuis cette époque, les états du protectorat jouirent d’une tranquillité parfaite ; l’autorité de la reine fut plutôt agrandie qu’amoindrie par notre intervention, les Tahitiens apprirent à nous connaître et à nous aimer, le gouvernement protecteur ayant continuellement poursuivi le but de donner à cette population l’amour du travail et les principes élevés d’ordre, de justice, de morale.

Après un règne de plus d’un demi-siècle, dont les trente dernières années s’écoulèrent dans la plus paisible félicité à l’abri de notre drapeau, Pomare IV mourut le 17 septembre 1877, laissant trois fils dont l’aîné, le prince Ariiaue, fut solennellement proclamé roi de Tahiti et dépendances le 24 septembre 1877 : il prit le nom de Pomare V.

Le 29 juin 1880, Pomare V et les chefs des districts des îles Tahiti et Moorea, réunis au palais du gouvernement, signèrent, avec M. le gouverneur Isidore Chessé, l’annexion à la France des États du protectorat. Cet acte fut ratifié par le Parlement français le 30 décembre de la même année, et la cérémonie officielle réunissant définitivement à la France ces pays qui s’étaient civilisés sous sa tutelle, eut lieu à Papeete le 24 mars 1881.