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Page:Gardey - Anglophilie gouvernementale.djvu/36

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prêtait, car leur évangélisation n’avait encore produit aucun résultat. Il allait appartenir à Pomare II, fils et successeur de Pomare Ier, de changer l’état de choses existant en se convertissant au protestantisme.

De 1803 à 1807 le pays fut assez tranquille ; mais, en cette dernière année, des guerres éclatèrent entre Pomare II et un des anciens rivaux de son père. D’abord vainqueur, Pomare, qui avait dû ses succès à l’intervention d’indigènes des îles voisines, fit tant de mécontents par les vexations et les cruautés inouïes qu’il laissait exercer par ces étrangers, que, malgré l’abattement des vaincus, il en résulta bientôt une autre guerre, laquelle faillit lui enlever à jamais le pouvoir. Toute l’île de Tahiti s’était soulevée ; il fut contraint de l’abandonner et de se retirer dans la petite île voisine, Eimeo ou Moorea.

Au milieu de cette anarchie, les missionnaires n’étaient plus en sûreté, et vers 1809, tous avaient quitté l’archipel de la société, à l’exception d’un seul, M. Nott. Bravant la misère et les dangers, il eut le courage de rester et de s’attacher à Pomare dont il devint le confident le plus intime. Pomare ne paraissait encore nullement disposé à changer de religion : il laissait pourtant volontiers son ami lui parler de celle qu’il venait prêcher.

Nous touchons ici aux événements qui assureront. définitivement le pouvoir à Pomare II et à ses descendants, et par suite, graveront dans l’esprit des membres de cette famille une reconnaissance profonde pour les représentants d’une religion dont le Dieu, croira le nouveau converti, a combattu pour lui.

Je laisse la parole à M. Moerenhout, consul général des États-Unis aux îles océaniennes, lequel