Page:Gardey - Anglophilie gouvernementale.djvu/35

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officielle[1] d’abord en 1606 par Quiros, navigateur espagnol qui lui donna le nom de Sagittaria, puis en 1767 par Wallis, navigateur anglais qui la dénomma Georges III, enfin en 1768 par Bougainville, navigateur français, lequel la fit connaître sous son véritable nom, fut visitée quatre fois, de 1769 à 1777, par le célèbre navigateur anglais Cook, dont les relations de voyage jetèrent bientôt un jour si vif sur ces parages. Le voyage de la Bounty, capitaine Bligh, (1787 à 1789) par les incidents auxquels a certainement contribué une relâche assez prolongée à Tahiti, concentra de nouveau l’attention sur ce pays, de sorte que quelques années plus tard les sociétés anglaises d’évangélisation crurent à la possibilité de créer un établissement dans cette île fortunée.

Le 7 mars 1797, le bâtiment anglais le « Duff » arriva à Tahiti et y débarqua dix-huit missionnaires. Bien accueillis par Pomare Ier qui venait d’établir son pouvoir sur les îles de la société et vit dans ces étrangers un recours appréciable pour lui permettre d’asseoir complètement sa domination, il ne paraît pas qu’une bonne harmonie ait régné longtemps entre les missionnaires et les indigènes, puisque le 30 mars de l’année suivante, onze d’entre eux quittèrent Tahiti. Pourtant ceux qui restèrent parvinrent à gagner la confiance de Pomare Ier, de sorte que quand ce dernier mourut subitement le 3 septembre 1803, ces missionnaires le regrettèrent, mais seulement au point de vue de leur tranquillité personnelle et de l’appui qu’il leur

  1. Je dis tradition officielle parce que rien n’est moins prouvé, attendu que les descriptions faites par Quiros se rapportent plutôt à une des îles basses de l’archipel des Tuamotu qu’à la Reine de l’Océanie.