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instituteurs suppléants un peu partout, les connaissances des pasteurs indigènes étant assez bornées. Il est juste d’ajouter que celles des suppléants ne s’étendaient guère plus loin.

Disons que les États du protectorat étaient partagés en subdivisions territoriales appelées districts, au nombre de 31 pour les deux îles de Tahiti et de Moorea, ramenés en 1866 à 22 seulement, dont 18 pour Tahiti et 4 pour Moorea.

Le matériel d’enseignement était à l’état rudimentaire : un syllabaire de quelques pages, « Te parau matamua » ; un petit livre de lecture y faisant suite, « Te parau piti » ; un essai d’arithmétique, un essai de géographie, divers livres de l’Écriture Sainte et autres publications religieuses, le tout en tahitien, édité soit par les sociétés des missions de Londres, soit par les missionnaires anglicans de Tahiti eux-mêmes.

Vers la même époque, les missionnaires catholiques de la société de Picpus publiaient leur grammaire ainsi que leurs dictionnaires tahitien-français et français-tahitien, dont un passage de la préface est ainsi conçu :

« Ce livre n’est point une spéculation. Quiconque fait imprimer pour des populations si peu nombreuses devra toujours y perdre. Mais il était temps que les écoles et nos compatriotes eussent un ouvrage de ce genre. »

Or les écoles publiques n’ont jamais été munies de cet ouvrage.

Je viens de parler de publications religieuses en tahitien. Ces publications, lues et commentées dans les écoles, dans les temples, répandues à profusion