Page:Gardey - Anglophilie gouvernementale.djvu/47

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chef-lieu des établissements, le premier une école primaire pour les jeunes filles, sous la direction des sœurs de Saint-Joseph de Cluny, le second une école primaire de jeunes garçons dirigée par les Frères de l’instruction chrétienne (Frères de Ploërmel). Ces créations avaient été rendues nécessaires par le nombre toujours croissant des résidants français. Dès l’ouverture de ces écoles, les Tahitiens, sans distinction de religion, s’y portèrent en masse, montrant ainsi que ce peuple ne demandait qu’à s’instruire dans notre langue. D’ailleurs leur reine donnait son approbation à la mesure qui avait été prise, puisque dans son discours d’ouverture de la session de l’Assemblée législative tahitienne de 1861, elle s’exprimait ainsi :

« Nos enfants auront désormais la garantie d’un avenir heureux, grâce à l’éducation et à l’instruction qui leur sont assurées et dont nous pouvons constater déjà les remarquables influences. Je suis très contente des instituteurs français envoyés à Papeete, et je désire sincèrement que vous leur confiiez l’instruction de tous les enfants de mon peuple. L’étude de la langue française, qui deviendra bientôt notre langue usuelle, assurera à jamais l’intimité de nos relations avec les Français… »

Ces écoles de Papeete continuèrent à fonctionner dans les mêmes conditions jusqu’à la rentrée des classes de 1882. Elles avaient une organisation spéciale, ainsi que leurs succursales du district de Mataiea, établies par arrêté du 30 mars 1864. Toutes les modifications au régime de l’instruction publique que nous examinerons successivement s’appliquent aux écoles publiques des autres districts ;