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divers archipels s’élève à environ 35.000 habitants. Aucun missionnaire protestant n’était établi dans l’archipel des Tuamotu dont on évalue la population à 8.000 habitants environ, non plus qu’aux îles Marquises qui représentent un chiffre à peu près égal.

Donc si l’on eût pris à la lettre les recommandations ministérielles, il ne restait à l’administration qu’à catholiciser les écoles !

Les maîtres pour l’enseignement du français manquaient toujours. Et pourtant à chaque visite des hautes autorités dans les districts, les habitants demandaient l’instruction en français pour leurs enfants. J’ai encore présents à la mémoire les termes dans lesquels s’exprimaient les chefs parlant au nom de la population : « Vous nous dites que les ressources du budget ne vous permettent pas de faire venir des instituteurs de France, mais vous avez sur les lieux, parmi nous, des missionnaires catholiques français qui ne demandent pas mieux que d’instruire nos enfants ; mettez-les à la tête de nos écoles : nous ne craignons pas leur propagande et d’ailleurs nous sommes là pour veiller. »

Les administrateurs répondaient évasivement : ils avaient les bras liés.

Même après l’annexion, l’administration se trouva aux prises avec les mêmes difficultés et n’osa pas donner suite à ces demandes réitérées.

Le recueil officiel des procès verbaux des séances du conseil colonial, année 1883, en fait foi[1].

Différents actes avaient institué et réglementé des concours publics annuels de langue française pour

  1. Voir annexe n° 2.