Page:Gardey - Anglophilie gouvernementale.djvu/55

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difficulté sans la franchir : les ministres du culte restèrent les instituteurs titulaires, ils furent secondés par des instituteurs ou institutrices suppléants qui, en raison des fonctions des ministres, étaient responsables de la direction des écoles. L’école redevint unique pour chaque district.

La mission protestante voulut bien ne pas élever de réclamations dans la colonie même contre cette interprétation des dispositions de la loi de 1855, mais elle fit agir en France, de sorte qu’en 1879, des instructions du ministre de la marine et des colonies de l’époque, insérées au bulletin officiel de la colonie, enjoignirent à l’administration de diriger l’instruction dans le sens de la majorité religieuse du pays[1].

Voyons un peu quelle était en fait cette majorité religieuse de laquelle on a trop souvent fait état. Si l’on s’arrête aux deux îles de Tahiti et Moorea, évidemment la majorité est protestante ; mais si l’on considère l’ensemble de nos établissements, on constate les résultats suivants (Recensement de 1881) :

CATHOLIQUES PROTESTANTS
Îles Tahiti et Moorea
1.832
8.002
Archipel des Tuamotu
3.700
»
— des Gambier
400
10
— de Tubuai
4
131
— des Marquises
3,264
250


Totaux
9.200
8.393

Les chiffres de cette époque s’appliquent seulement aux îles dans lesquelles l’état civil était régulièrement constitué, car la population totale des

  1. Voir le texte complet de cette circulaire à l’annexe n° 1.