Page:Gardey - Anglophilie gouvernementale.djvu/66

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de la mission protestante française, rapprochement qui fut vivement commenté.

Au sujet de l’annexion de Tahiti, je désire protester contre une assertion trop souvent répétée, et que j’ai entendu affirmer dans un cours public d’histoire coloniale fait à Dijon en 1891. Dans sa conférence sur Tahiti, l’honorable professeur chargé de ce cours répéta par trois fois, comme pour donner plus de poids à ses paroles, que le roi Pomare V avait vendu son pays à la France. Il n’en est rien : des motifs d’ordre politique de notre côté et d’ordre privé, je le répète, du côté du roi, ont amené cette annexion. Par suite, il a été stipulé un revenu viager pour le Roi et les membres de la famille royale. Les sommes payées annuellement au roi représentaient : 1° le montant de l’indemnité que le gouvernement français versait au souverain depuis l’établissement du protectorat, pour tenir lieu des droits divers perçus antérieurement par le gouvernement tahitien ; 2° le montant de la liste civile payée par les Tahitiens ; 3° une évaluation largement calculée, si l’on veut, de la valeur des cadeaux en nature qu’il était d’usage au souverain de prélever sur ses sujets.

Ces derniers, devenant citoyens français, étaient déliés de toute redevance envers leur roi.

Ceci dit pour détruire, en France, une fausseté répandue et propagée par ceux dont les espérances ont été déçues, car, à Tahiti, il est de notoriété publique que lors des premières tentatives d’annexion à la France faites par M. le capitaine de vaisseau Planche, prédécesseur immédiat de M. Chessé, ni les offres pécuniaires, ni les menaces n’ont été ménagées et qu’elles n’ont eu d’autre effet sur l’esprit du Roi