en était troublé, tous les yeux étaient remplis de larmes. L’Apostole, non moins affligé que les autres, se leva de son siège et, prenant les siens à l’écart : « Seigneurs clercs, » dit-il, « voyons ce que vous entendez faire. Ne mettrez-vous ici rien du vôtre ? ne donnerez-vous pas à ces gens-là les deniers et les chevaux que vous avez en si grand nombre ? »
« Non, assurément, sire Apostole, » répondit l’Archevêque de Reims ; « loin de nous la pensée de leur accorder vaillant trois deniers monnoyés : car ils en garderaient la mauvaise coutume à perpétuité. »
Personne ne répondit à l’Archevêque ; les Clercs se séparèrent et l’Apostole revenant au milieu de la grande assemblée : « Charles Martel, mon fils, » dit-il, « je prends Dieu à témoin que je ne puis obtenir d’eux trois deniers monnoyés. J’en suis dolent, car je le prévois, ce sera la ruine de Sainte Chrétienté. »
Alors se leva le loherain Hervis, le comte preux et sage, lequel n’était pas homme à laisser aux Clercs le vair et le gris, ni les rentes réclamées par les Chevaliers : « Sire Apostole, » dit-il, « il nous faut d’autres paroles. En Gaule ce sont vingt mille chevaliers dont les clercs ont les fours et les moulins : qu’ils y pensent, ou, par le Seigneur-Dieu, les choses prendront un autre tour. »
« Je vous entends fort bien, » dit l’Archevêque de Reims, « mais vous allez aussi m’entendre. Nous sommes des clercs ; notre devoir est de servir Dieu. Nous le prierons volontiers de vous donner victoire et de vous défendre de mort. Et vous, chevaliers. Dieu vous a commandé de venir en aide aux clercs et de garantir sainte Église. Pourquoi tant de paroles ? J’en atteste le grand saint Denis, vous n’aurez pas de nous un angevin. »
« Sire Archevêque, » reprit l’Abbé de Cluni, « le tort en