Page:Garin Le Loherain.djvu/28

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Vous êtes bien faite et de corps et de visage : aussi je vous rendrai très riche dame. — Sire, » répondit Aélis, ce sera l’effet de votre grâce. »

Hervis la conduisit à Saint-Arnoul , et là, l’épousa d’argent et d’or fin. Les noces furent célébrées au palais seigneurial ; il veut grande largesse de vair et de gris, de mules et chevaux, de roncins et palefrois. Chacun en prenant congé louait le bon accueil du duc Hervis.

Dès la première nuit, l’heure fut bonne et la dame conçut un fils. Pourquoi ne pas ajouter tout de suite que la gente Aélis eut l’année suivante un second enfant ? Le premier fut Garin, le bon duc qui souffrit tant d’ennuis et de travaux. Le second fut le preux, le gentil, le renommé Begon, seigneur du château de Belin.

Aélis mit encore au monde sept filles, mariées aux meilleurs barons de la contrée. L’aînée fut la belle Heloys, dame de Peviers, celle qui éleva la grande tour. Heloys eut deux fils : le bon duc Hernaïs et Odon , qui fut mis aux lettres et qui devint évêque d’Orléans.

Des six autres filles du duc Hervis, la première fut mariée à Basin de Genève, et donna le jour au bourgeois Auberi ; la seconde fut mère de l’Allemant Ori ; de la troisième naquit Girart de Liège ; de la quatrième Huon de Cambrai et Gautier de Haynaut ; de la cinquième le comte Joffroi d’Anjou ; de la sixième Huon du Mans et le preux Garnier de Paris. A la race d’Hervis de Metz et d’Aélis de Cologne appartenait encore Salomon qui tint Bretagne , Hoel de Nantes et Landri son frère. On peut ainsi voir que tant de hauts barons réunis devaient former un puissant lignage.