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VII - MAKIAGE D'HERVIS. — SES ENFANTS.

Le Duc arriva le lendemain à Châlons où son frère, le sage et bon évêque, le reçut avec joie. D’abord il lui demanda des nouvelles de Pépin ; puis comment était mort Charles Martel : « La fin a été bonne, » dit Hervis ; « il a commandé avant de mourir que l’on rendît les dîmes aux clercs. — Et il a bien fait, » dit l’Évêque, « c’était un roi prudhomme, qui n’eut pas, depuis sa naissance, un seul jour sans peine. Dieu ait de son âme merci ! »

De Châlons le duc Hervis se rendit à Verdun, dont l’Évèque était alors son ami. Puis il entra dans sa terre et vint prendre gîte au couvent de Gorze. Alors, mettant l’Abbé il raison : « Clerc, » lui dit-il, « allez me chercher femme : mon corps a besoin d’une épouse. » L’Abbé consent à se mettre en quête, dès qu’il saura de quel côté il doit chercher. « Vous irez, » dit Hervis, « trouver le preux Gaudin. Vous demanderez sa sœur, la bien faite Aélis. Sous le ciel il n’y a pas de meilleur chevalier que Gaudin, de plus belle fille qu’Aélis. »

L’Abbé ne perdit pas de temps : il partit dans la compagnie de quinze de ses moines, et de nombreux chevaliers de la mesnie d’Hervis. Les chemins étaient couverts de leurs mules et de leurs palefrois. Un mois lui suffit pour parfaire son message : il revint à Metz avec la pucelle. Le loherain Hervis alla à leur rencontre : « Soyez bien venus !» dit-il à l'abbé, et prenant par la main la demoiselle : « Belle fille » lui dit-il. « par le Dieu qui jamais ne mentit