Page:Garin Le Loherain.djvu/36

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meur. Le roi Anséis retient mon héritage ; il occupe la terre que j’aurais à garder. Cependant le fief relève de vous et c’est à vous de le garantir envers et contre tous. — Voici, » dit Hardré, « ce qu’il convient de faire : ne donnons pas congé à l’ost, conduisons-le devant Metz pour répondre au désir de Garin ; quand nous y serons, vous avertirez le roi Anséis d’abandonner le pays ; s’il refuse, nous ne reviendrons qu’après avoir abattu la grande tour. — Soit ainsi que vous proposez ! » dit le Roi.

L’ost est averti de se mettre en chemin vers Châlons ; la charge de l’enseigne est donnée à Fromondin. On passe Châlons, on arrive à Verdun, on aperçoit la tour de Metz. Tout aussitôt on environne la ville, on en forme le siège. De son côté, le duc Hardré invite les barons du pays à venir conférer avec lui. Quand ils sont arrivés : « Francs chevaliers, » leur dit-il, « veuillez m’entendre : vous fûtes jadis les hommes du duc Hervis ; vous ne devez pas mentir votre foi à l’égard de ses deux fds Garin et Begon. Remettez la terre et le pays entre leurs mains. » Les chevaliers, après en avoir conseillé avec le commun de la ville, tombant d’accord de faire la volonté du Roi, et Garin, devenu duc de Metz, montra sur-le-champ sa gentillesse. Il manda les gens du roi Anséis, les fit revêtir de robes neuves, et les renvoya honorablement dans leur pays. Pendant que le roi de Cologne les recueillait avec joie, Garin prenait la féauté de tous les hommes de son père, le bon duc Hervis.