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HISTOIRE

au baron de Poutrincourt. — Lescarbot. — Progrès de Port-Royal — Retrait du privilège accordé à de Monts — Dissolution de la société des pelleteries — Abandon temporaire de Port-Royal. — Poutrincourt y retourne en 1610. — Il refuse d’y mener des Jésuites. — Assassinat de Henri IV. — La marquise de Guercheville achète les droits des associés de de Monts pour envoyer des Jésuites en Acadie. — Difficultés entre les colons et les Jésuites. — Mde. de Guercheville les envoie fonder St.-Sauveur sur la rivière Penobscot. — Les Anglais de la Virginie détruisent St.-Sauveur et Port-Royal, en pleine paix. — Le gouvernement français ne s’intéresse point au sort de ces deux colonies qui n’étaient que des entreprises particulières.


Nous sommes enfin parvenu à l’époque à laquelle on peut fixer le commencement des succès permanens de la colonisation française. Bien des obstacles et bien des calamités en arrêteront encore le cours, paraîtront même l’interrompre ; mais ils ne cesseront pas d’être réels ; ils seront comme la lumière qui paraît et disparaît vacillante au souffle du vent ; elle brûle toujours quoiqu’elle semble quelquefois s’éteindre.

Cette époque correspond au règne de Henri IV, l’un des plus grands rois qu’ait eus la France, et à celui de son successeur, Louis XIII. La guerre civile avait fait place à la guerre étrangère ; et Richelieu achevait l’abaissement de la maison d’Autriche, et de la noblesse du royaume que les guerres de religion avaient divisée et affaiblie. Le caractère national n’était retrempé dans ces longues et sanglantes disputes ; son énergie s’était réveillée. Rendue à