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DU CANADA.

rendre trop puissans en Amérique, en joignant le Canada à tant d’autres provinces où ils avaient déjà de bons établissemens, était plus que suffisant pour engager le roi à recouvrer Québec, à quelque prix que ce fût.

Ces raisons, dont on avait déjà fait valoir plusieurs du temps de Jacques Cartier, ne persuadèrent pas tout le conseil. Il n’y eut que des motifs d’honneur et de religion qui déterminèrent Louis XIII à ne point abandonner le Canada. Peut-être aussi que l’orgueil du ministre qui gouvernait la France, et qui regardait l’irruption des Anglais, comme son injure personnelle, étant à la tête de la compagnie, fit-il changer d’avis comme l’avance Raynal. Quoiqu’il en soit, le roi d’Angleterre en promit la restitution ; mais Richelieu voyant cette affaire traîner en longueur, afin d’activer les négociations, fit armer six vaisseaux qu’il mit sous les ordres du commandeur de Rasilli. Cette démonstration eut son effet ; et par le traité de St.-Germain-en-Laye, signé le 29 mars 1632, l’Angleterre abandonna tous ses droits sur les provinces qui composaient la Nouvelle-France. De ce traité malheureux, dit Chalmers, l’on peut dater le commencement d’une longue suite de calamités pour la Grande-Bretagne et pour ses colonies, et les difficultés provinciales qui s’élevèrent plus tard, et en