ainsi que lontemps encore après, en 1753, ils rapportèrent au colonel Washington, que les Français venaient l’attaquer avec une armée aussi nombreuse que les feuilles des forêts ; et cette armée était composée de quelques centaines d’hommes.
Des évaluations de population ont été faites avec le plus grand soin pour les contrées situées entre le St.-Laurent et le Mississipi. Ces calculs indiquent le chiffre de la population il y a deux cents ans, et ils sont plutôt au-dessus qu’au-dessous de la réalité. Ils portent la famille Algonquine, qui est de beaucoup la plus considérable, à 90,000 âmes ; celle des Sioux orientaux à moins de 3000 ; celle des Hurons, y compris les Iroquois, à environ 17,000 ; celle des Catawbas à 3000 ; celle des Chérokis à 12,000 ; celle des Mobiles à 50,000 ; celle des Uchées à 1000, et celle des Natchés à 4000. Ce qui donne seulement 180,000 âmes pour toute la population, preuve qu’elle était extrêmement dispersée.[1] En effet, les peuples chasseurs ont besoin d’immenses domaines ; et malgré la vaste étendue des forêts de l’Amérique, les tribus sauvages y manquaient souvent de subsistance, faute de trouver assez de gibier. D’ailleurs si la population eût été dense, com-
- ↑ Volney. Tableau des États-Unis.