Page:Garneau - Histoire du Canada depuis sa découverte jusqu'à nos jours, tome I, 1845.djvu/201

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
201
DU CANADA.

telle : c’était probablement là la cause de la plupart de celles qui se faisaient en Amérique, et qui finissaient souvent par la destruction ou l’expulsion de la tribu vaincue. Ainsi, la paix était sans cesse compromise, et depuis le Mexique jusqu’à la baie d’Hudson, les peuples étaient dans un état continuel d’hostilité.

Tous ceux qui étaient capables de porter les armes, étaient guerriers, et avaient droit d’assister aux assemblées publiques et d’exprimer leur opinion sur les matières en délibération. La guerre ne se décidait que par la nation réunie : toutes les raisons étaient pesées avec maturité. Si elle était décidée, les anciens s’adressaient à leurs guerriers pour les exciter à combattre. « Les os de nos frères blanchissent encore la terre, disaient-ils, ils crient contre nous ; il faut les satisfaire. Peignez vous de couleurs lugubres, saisissez vos armes qui portent la terreur, et que nos chants de guerre et nos cris de vengeance réjouissent les ombres de nos morts, et fassent trembler les ennemis dont le sang va bientôt inonder la terre. Allons faire des prisonniers et combattre tant que l’eau coulera dans les rivières, que l’herbe croîtra dans nos champs, que le soleil et la lune resteront fixés au firmament. »

Aussitôt le chant de guerre était entonné par tous les combattans, qui demandaient qu’on