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HISTOIRE

cour six mois ou un an avant de la prendre dans sa maison.

La polygamie était permise ; mais ceux qui avaient plusieurs femmes étaient assez rares, à cause probablement des dépenses que causait un ménage nombreux. Le divorce était aussi reçu, et le mari avait le droit de répudier ou de tuer sa femme adultère. Les enfans resserraient généralement les liens du mariage, et rarement le divorce avait lieu entre le mari et la femme lorsqu’il leur en était né.

Les Sauvages étaient très attachés à leurs enfans ;[1] ceux qui n’étaient pas en âge de marcher, ne laissaient point leurs mères qui ne les perdaient jamais de vue. Elles ignoraient l’usage de les nourrir du lait d’une étrangère, abus si généralement répandu chez les nations civilisées. Elles les allaitaient elles-mêmes jusqu’à trois ou quatre ans, et quelquefois plus, et elles les portaient dans des espèces de maillots fortifiés d’un côté par une petite planche, et que l’amour maternel se plaisait à orner des ouvrages les plus délicats. Dans leur marche, elles les suspendaient sur leurs dos ; pendant l’ouvrage, à une branche d’arbre près d’elles où ils étaient bercés par la brise. « S’ils venaient à mourir, les parens les pleuraient

  1. Relation des Jésuites, (1639.)